Nouvel Hôpital Pédiatrique, Zurich, Suisse


L'hôpital de soins aigus est le plus grand hôpital de Suisse pour les enfants et les adolescents. L'ancien site de Hottingen ne répondait plus aux exigences actuelles en termes d'espace et d'infrastructure. En mai 2012, Herzog & de Meuron ont remporté le concours en deux étapes pour la construction d’un nouveau bâtiment à Lengg
Le nouvel hôpital se compose de deux bâtiments conçus de manière distincte.
L'hôpital du site sud est conçu comme un parallélépipède plat de trois étages. Des étages en saillie et en retrait ainsi qu’une façade structurée par des éléments en bois définissent l'aspect extérieur de la construction. 114 chambres individuelles sont situées sur le toit de l'hôpital. À l'intérieur, la structure est rythmée par une succession de cours intérieures végétalisées qui laissent entrer la lumière du jour dans le bâtiment.
Quatre centres de traitement interdisciplinaires y sont installés et assurent une prise en charge médicale à proximité immédiate des hébergements.
Un couloir souterrain relie l'hôpital au deuxième nouveau bâtiment, le « LLF-Rundbau », situé sur le site nord. Sur sept étages en surface, tout y est conçu pour favoriser la coopération des fonctions de laboratoire, d'enseignement et de recherche. Environ 600 postes de travail médicaux et administratifs sont disposés le long du périmètre, tandis que les salles de soins donnent sur les cours intérieures.
Sous l'espace central se trouvent au rez-de-chaussée trois amphithéâtres qui lorsque reliés au foyer et au café forment un grand lieu de manifestation. D'autres salles de séminaire complètent l'offre d'espace.
En raison de ses usages variés, l’hôpital peut être comparé à une petite ville plutôt qu’à un bâtiment isolé. L’équipe de conception s’est fixé pour objectif de réaliser une « architecture de guérison ». Cela signifie qu’en plus du design architectural du bâtiment et des concepts d’espace, un concept de confort adapté au concept énergétique a été développé pour chaque usage, favorisant en priorité le rétablissement des jeunes patients.
Les conditions de base pour cela sont des espaces à l'atmosphère attrayante, qui procurent un sentiment de sécurité, garantissent un rapport élevé avec l'extérieur et assurent en même temps un confort optimal en termes de lumière, d'air et de température.
Pour les chambres des patients en particulier, il en résulte un « hortus » qui encourage au jeu, avec des matériaux naturels intéressants au toucher, de grandes ouvertures vitrées et des façades sécurisées pour les enfants, permettant une lumière naturelle abondante, une haute qualité de l’air et des vues attractives pour les patients et leurs accompagnants.
Dans le cadre d'un processus de planification ambitieux, itératif et intégral, Transsolar a réalisé les simulations de lumière du jour et les analyses thermiques dynamiques nécessaires. Les valeurs mesurables obtenus sont un apport optimal de lumière naturelle, une haute qualité d'air intérieur ainsi qu'un confort thermique et hygrométrique optimal pour les différentes zones d'utilisation des deux bâtiments.
Lorsque possible en fonction du profil d'utilisation, les fenêtres assurent une ventilation naturelle d'appoint. Une ventilation mécanique centrale garantit une ventilation de base tout en maintenant les plages de température et d'humidité physiologiquement utiles en fonction de l'utilisation.
Le chauffage et le refroidissement sont assurés par des surfaces thermiquement activées, au sol ou au plafond, conçues de manière optimale pour un environnement favorisant la guérison – validées par des simulations CFD lorsque cela est nécessaire.
En combinaison avec des surfaces vitrées proprement dimensionnées, des systèmes de protection solaire mobiles extérieurs et des vitrages dynamiques garantissent la protection thermique estivale nécessaire et en même temps de bonnes conditions de lumière du jour à l'intérieur.
Les vérifications correspondantes ont été effectuées sur la base des exigences de la SGNI. Dans le cas du concept énergétique, les simulations de courbe de charge ont montré que le décalage thermique saisonnier à l'aide de plus de 23 000 mètres linéaires de sondes géothermiques combinées à des systèmes de pompes à chaleur réversibles et à 2 800 m² de panneaux photovoltaïques en toiture ne permettait pas à lui seul d'atteindre la neutralité en CO₂ visée pour les deux bâtiments. Il a fallu alors recourir en plus aux sources d'énergie finale renouvelables que sont le biogaz et l'électricité verte provenant des réseaux publics.